Vers la moitié du 19ème siècle, une horde de jeunes peintres travaillent à la construction de l’art moderne. Sous l’influence d’Edouard Manet, ils enfreignent les règles conventionnelles de la peinture. Leur liberté de création s’affirme dans l’orgie des couleurs, l’audace des sujets et la place cédée à l’émotion et à la sensibilité.
L’annonce de l’art moderne avec Edouard Manet
L’œuvre d’Edouard Manet marque un tournant décisif dans l’histoire de la peinture. Quelle est cette nouvelle façon de peindre, qui dénote un geste pictural libre et direct, avec un mépris délibéré pour les courbes et les nuances ? Il s’agit d’un divorce avec les règles du bon goût classique, qui recherchent la grandeur du sujet, la pureté des formes, l’équilibre de la composition. Le peintre rompt également avec la technique du clair-obscur, puisque la lumière vient se projetter brutalement sur le tableau. Manet n’est plus admis au Salon, lorsque « le Déjeuner sur l’herbe », exposé en 1863, est jugé « impudique ». Entouré d’une foule d’admirateurs, il devient le chef de file du mouvement impressionniste.
Les caractéristiques de la peinture moderne
La peinture moderne en France s’articule autour de trois principes : le déni des règles académiques, l’abstraction des formes au profit de la couleur, la licence dans le choix des sujets. Son début est initié par Manet et toute sa bande : ils s’attachent à l’art plastique, et traduisent, avec une grâce subtile, le calme enivrant des paysages ruraux. Portraitiste de la nature, Paul Cézanne est allé plus loin que les impressionnistes. Nul n’est plus habile que lui pour peindre les paysages féériques de Provence, et ses toiles dégagent une émouvante poésie. Parmi ses tableaux prestigieux, on peut citer : Nature Morte et Les Grandes Baigneuses. Il est le précurseur des formes simples et géométriques dont l’usage sera consacré par le cubisme.
Le triomphe des couleurs avec le fauvisme
Le goût pour l’explosion des couleurs est un autre trait distinctif de la peinture moderne. Elle emprunte le savoir-faire de l’art nègre. Le critique d’art Louis Vauxelle emploie le terme « fauves » pour désigner ces artistes qui peignent avec « une orgie de tons purs » : Henry Matisse, Vlaminck, Derain, etc. La toile est prise d’assaut par les couleurs, qui débordent du dessin et glissent partout, sans logique apparente avec le thème choisi.
Enfin, la mention de Picasso s’impose dans cet exposé de l’art moderne. Il est le père du cubisme.